Cesjeunes vauclusiens qui ont reçu leur brevet dâinitiation Ă lâaĂ©ronautique. 80 Ă©lĂšves ont reçu le diplĂŽme de BIA, ce mardi 28 juin, Ă la
Lacampagne de vaccination s'élargit progressivement à divers pans de la population française, avec un record battu la semaine du 4 juillet, lorsque 738 000 personnes ont reçu leur quatriÚme
Quelque70% de la population adulte de l'UE a reçu au moins une dose de vaccin anti-Covid 19, a annoncé mardi la Commission européenne, qui a appelé à ne pas baisser la garde face aux variants. Plus de la moitié des adultes (57%) sont totalement vaccinés, a indiqué la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, dans un
Traductionsen contexte de "Tous ceux qui ont reçu" en français-anglais avec Reverso Context : Je félicite à nouveau tous ceux qui ont reçu cet insigne honneur. Traduction Correcteur Synonymes Conjugaison. Plus. Conjugaison Documents Grammaire Dictionnaire Expressio. Reverso pour Windows. Connexion . Inscription Connexion Se connecter avec Facebook Se connecter avec
LesApĂŽtres, transmettant donc ce quâils ont eux-mĂȘmes reçu, exhortent les fidĂšles Ă garder fermement les traditions quâils ont apprises soit de vive voix soit par Ă©crit (cf. 2 Th 2, 15) et Ă lutter pour la foi qui leur a Ă©tĂ© une fois pour toutes transmise (cf. Jude 3) . Quant Ă la Tradition reçue des ApĂŽtres, elle comprend tout ce qui contribue Ă conduire saintement la vie du
ujgJ. Jâai longtemps attendu avant de nous faire vacciner, mon fils et moi. Parce quâil est autiste, jâavais des craintes sur les effets Ă moyen et long terme des vaccins â tous les mĂ©dicaments comportent des risques et câest normal â alors je prenais mon temps », raconte Alejandra, aujourdâhui doublement vaccinĂ©e contre la COVID, tout comme son garçon. Ce texte est le dernier de notre sĂ©rie Les hĂ©sitants de la vaccination ». Lisez le premier texte, le deuxiĂšme et le troisiĂšme. Illustration Hanna Barczyk La maman de 53 ans, originaire du Mexique, depuis 21 ans au QuĂ©bec et Ă©pouse dâun QuĂ©bĂ©cois, se faisait particuliĂšrement du souci pour son garçon de 17 ans. Mon enfant est non-verbal alors comment il va dire quâil ne se sent pas bien aprĂšs le vaccin, et quâil fait une myocardite? Je ne voyais pas les bĂ©nĂ©fices de cette vaccination. » Lorsque se multiplient les obstacles, les hĂ©sitants restent Ă lâĂ©cart de la vaccination. Des conditions particuliĂšres de santĂ©, ou le manque dâaccompagnement dans de telles situations, ou des croyances personnelles, contribuent aux craintes et Ă la mĂ©fiance face aux vaccins et aux autoritĂ©s. Et câest sans compter lâimmigration rĂ©cente ou les langues officielles peu ou mal maĂźtrisĂ©es. On a beaucoup mis lâaccent sur lâhĂ©sitation comme un facteur liĂ© aux perceptions et aux croyances, alors on ne parlait pas du tout de lâorganisation des services de vaccination ou de lâaccĂšs au systĂšme de santĂ©. La pandĂ©mie a vraiment mis en lumiĂšre des inĂ©galitĂ©s dans la vaccination causĂ©es en partie par des barriĂšres structurelles de discrimination, de racisme et de moindre accĂšs au service », explique lâanthropologue mĂ©dicale Ă l'Institut national de santĂ© publique du QuĂ©bec, Ăve DubĂ©. Par exemple, des groupes ont eu de moins bonnes couvertures vaccinales pour des raisons en apparence aussi banales que des difficultĂ©s Ă prendre rendez-vous en ligne littĂ©ratie numĂ©rique, accĂšs Ă un ordinateur ou Ă Internet, mauvaise comprĂ©hension de lâanglais ou du français. Ils ne savaient donc pas oĂč aller, ou bien ils avaient des barriĂšres importantes pour consulter un professionnel de la santĂ©. Si, en plus de ces difficultĂ©s, on est victime de racisme quand on se prĂ©sente pour dâautres problĂšmes de santĂ©, on va ĂȘtre beaucoup motivĂ© et plus hĂ©sitant Ă se faire vacciner. Ce nâest pas mutuellement exclusif », rappelle Ăve DubĂ©. Alejandra pense quâil est fort possible que toute la famille ait contractĂ© la Covid autour de NoĂ«l. Il y a tellement de monde qui a eu Omicron en dĂ©cembre, alors je pense que nous lâavons eu, mĂȘme mon mari triple-vaccinĂ©, mais il nây avait pas de tests disponibles. » La pĂ©riode de NoĂ«l a en effet Ă©tĂ© compliquĂ©e pour avoir des tests de dĂ©pistage. Or, ce que lâon sait, câest quâil existerait un lien entre le peu de dĂ©pistage et le peu de vaccination dans certains quartiers oĂč la population multiculturelle est plus importante. Dans ces quartiers excentrĂ©s comme MontrĂ©al-Nord ou Parc-Extension, les experts de la santĂ© publique ont ainsi notĂ© de plus faibles taux de vaccination. Câest plus compliquĂ© de rejoindre le monde, alors nous avons mis en place des brigades mobiles de vaccination qui allaient dans les parcs, les Ă©glises, les centres dâachats, et faisaient mĂȘme du porte-Ă -porte », explique Marie-JosĂ©e Lemieux, la chef de service santĂ© publique du territoire du CIUSSS Centre-Sud voir encadrĂ©. Depuis, Alejandra sâest fait vacciner deux fois avec son fils, essentiellement pour pouvoir voyager au Mexique Ă la fin de lâhiver. Mais la maman reste avec de nombreux questionnements. Jâai encore des craintes pour les effets Ă moyen et long terme du vaccin Covid. Sâil est moins sĂ©curitaire, est-ce que la compagnie sera responsable ou le gouvernement? » Angelina, 37 ans, originaire de Colombie, et qui, elle, nâĂ©tait toujours pas vaccinĂ©e en fĂ©vrier dernier, partage ses questionnements. Je prends dĂ©jĂ beaucoup de mĂ©dicaments et pour moi, la Covid, je vois ça comme une forte grippe, alors pourquoi ne pas prendre un mĂ©dicament si je lâattrape, plutĂŽt quâun vaccin que je ne connais pas? », tranche la technicienne en tĂ©lĂ©communication. Toutes les deux partagent lâimpression de ne pas avoir eu toute lâinformation, de maniĂšre claire et comprĂ©hensible, pour ĂȘtre rassurĂ©es. Angelina est moins Ă lâaise avec le français â elle est actuellement en cours de francisation. Les freins de la langue et du manque de reprĂ©sentation Je ne suis pas trĂšs bonne en français », convient Ă son tour Juliana, 42 ans, rĂ©sidente du quartier Bordeaux-Cartierville et originaire du Mexique. Au QuĂ©bec depuis 4 ans, elle nâĂ©tait toujours pas vaccinĂ©e en mars dernier. Je ne crois pas Ă la Covid. Je pense que tout ça, câest un big show » pour nous changer, notre maniĂšre de travailler, etc. Câest le gouvernement ou je ne sais pas qui, derriĂšre tout ça, il fait peur aux gens et ça va prendre peut-ĂȘtre 4 ou 6 ans, et aprĂšs, il va obtenir son objectif », tranche la maman dâun enfant de 4 ans. Elle prĂ©cise quâelle nâest toutefois pas antivaccins quand elle Ă©tait petite, au Mexique, elle a reçu ses vaccins pĂ©diatriques. Sa fille les a reçus ici. Comme le rappelle Lucie Tremblay, directrice de la campagne de vaccination du CIUSS de lâOuest de lâĂźle, il est souvent nĂ©cessaire de sâappuyer sur les milieux communautaires et les leaders des quartiers afin de faire passer le message. Il nous faut communiquer dans 15 langues diffĂ©rentes. Nous avons eu un camion crieur cantonais, bengali, etc. Certains quartiers offrent un gros dĂ©fi de traduction ». Une autre stratĂ©gie a Ă©tĂ© dâinclure les visages de personnes de ces communautĂ©s sur des affiches câest lâinitiative de Tammy Buy, Ă©tudiante Ă maĂźtrise de santĂ© publique de lâUniversitĂ© McGill, WeCanVax, lancĂ©e avec un Ă©tudiant Ă la maĂźtrise en Ă©pidĂ©miologie de la mĂȘme universitĂ©, Nehal Islam voir encadrĂ©. Cette fille de deux rĂ©fugiĂ©s vietnamiens connaĂźt bien les difficultĂ©s que rencontrent les communautĂ©s multiculturelles au Canada pour sâintĂ©grer dans un nouveau pays. Il importe de sâadresser aux gens dans leur langue et de les reprĂ©senter pour quâils se sentent interpellĂ©s. Le gouvernement ne lâa pas fait», relĂšve Tammy Bui. Recevoir de lâinformation dans leur langue ou par quelquâun de leur communautĂ©, est-ce que cela pourrait faire changer dâavis Angelina, Juliana et les autres hĂ©sitants? Câest plus compliquĂ© que ça en a lâair, notamment pour des questions de gĂ©ographie la partie ouest de lâĂźle de MontrĂ©al est un grand territoire qui accueille une population trĂšs diversifiĂ©e. Ce ne sont pas juste des anglophones nantis ». Il existe des enclaves de pauvretĂ© oĂč la couverture vaccinale est un rĂ©el dĂ©fi Saint-Pierre, Pierrefonds, etc., oĂč il faut adapter nos stratĂ©gies, comprendre les situations stressantes, saisir le contexte. Cela prend une lecture fine », explique Florente DemosthĂšne, coordonnatrice aux activitĂ©s de santĂ© publique du CIUSS du Centre-Ouest de lâĂźle de MontrĂ©al. Et ce nâest pas juste une question de langue. Il y a des visions de la santĂ© propres Ă certaines communautĂ©s, dont la religion ou les croyances en matiĂšre de santĂ© peuvent contrevenir Ă certaines recommandations de la santĂ© publique quĂ©bĂ©coise â comme la notion de karma, par exemple. Il faut comprendre les diffĂ©rents groupes, certains sont moins informĂ©s et dâautres sont les victimes de la dĂ©sinformation, mais tous sont anxieux. Certains viennent Ă reculons, malgrĂ© leur conviction et sous la pression, alors il y a beaucoup de colĂšre et un sentiment dâinjustice. Nous ne sommes pas lĂ pour juger, juste pour accompagner », rappelle la coordonnatrice. Les vaccins VIP » Une des choses qui ressort des entrevues avec des personnes issues des communautĂ©s, câest le sentiment de ne pas avoir parfois le mĂȘme traitement que le reste de la population. Le monsieur, Ă l'entrĂ©e du centre de vaccination, il me dit que le vaccin que vous cherchez c'est pour les VIP » et que je dois me contenter de ce qu'il y a. Un smoothie dans mon corps, non merci ! », affirme Halima, une maman ĂągĂ©e de 41 ans et originaire dâAlgĂ©rie. Les problĂšmes dâinĂ©galitĂ©s sociales existaient bien avant la Covid-19. La pandĂ©mie les a exacerbĂ©s. Des fois, ça ne prend pas grand chose, juste dâaccompagner la personne isolĂ©e et ĂągĂ©e au centre de vaccination. Parce quâĂȘtre Ă plus dâune heure dâun centre de vaccination, si on habite Ă MontrĂ©al-Nord ou Ă Pointe-aux-Trembles, câest compliquĂ© », souligne Isabelle Ruelland, sociologue et chercheuse dâĂ©tablissement au CIUSS du Nord de lâĂźle â Centre de recherche et de partage des savoirs InterAction. Elle salue le tissu social et communautaire et le soutien quâil a apportĂ© pendant la pandĂ©mie. Il y a une intelligence citoyenne qui, devant la lenteur des services publics, a fait place Ă lâentraide, au souci de lâautre et au civisme. Câest un grand apprentissage de la crise ». Elle note aussi dans ces quartiers plus dĂ©favorisĂ©s le mĂȘme genre de mobilisation pour le droit de vivre dans un environnement sain. Câest un grand dĂ©fi de maintenir cette mobilisation citoyenne, car il y a aussi un dĂ©sintĂ©ressement devant les inĂ©galitĂ©s de pouvoir et un souci de survie. Et câest pourquoi nous avons besoin de prendre compte des problĂ©matiques et des inĂ©galitĂ©s pour amĂ©liorer nos pratiques de soins », conclut-elle. Le poids du racisme Au-delĂ du problĂšme dâaccessibilitĂ© gĂ©ographique, et au-delĂ du droit de choisir, il peut aussi y avoir du racisme systĂ©mique dans certaines cliniques de quartiers. Câest un angle mort », rappelle lâhistorienne de la santĂ© Laurence Monnais. Aucun des hĂ©sitants entendus lors de cette sĂ©rie de reportages sur lâhĂ©sitation vaccinale nâa parlĂ© de lâenjeu du racisme comme raison de ne pas se faire vacciner. MalgrĂ© tout, le drame de Joyce Echaquan, survenu pendant la crise sanitaire, rappelle que certaines personnes peuvent avoir des rĂ©ticences Ă consulter, de peur de ne pas recevoir un traitement Ă©quitable et empathique. Nous avons rĂ©ussi Ă convaincre un nombre important de personnes racialisĂ©es, des communautĂ©s sud-asiatiques, hispaniques et de la diversitĂ© des Noirs et des Asiatiques, qui constituaient un pourcentage important de la population hĂ©sitante; pourtant, beaucoup dâautres sont demeurĂ©s inflexibles dans leur hĂ©sitation », souligne Auvril Edwards, la coordonnatrice du programme des aĂźnĂ©s au LaSalle Multicultural Resource Center LMRC. Depuis deux ans, lâorganisme a menĂ© une vigoureuse campagne de sensibilisation Ă la Covid-19 pour tenter dâaugmenter le taux de vaccination au sein du quartier. Mme Edwards note que ce nâest toutefois pas facile de faire changer dâavis une personne hĂ©sitante issue des communautĂ©s. Il nây a pas une seule raison Ă cette hĂ©sitation, mais parmi les personnes racialisĂ©es, la mĂ©fiance Ă lâĂ©gard des systĂšmes publics semblait prĂ©dominante, oĂč beaucoup faisaient face Ă des obstacles systĂ©miques abjects, Ă la discrimination raciale, Ă lâexpĂ©rience dâun systĂšme oppressif pour eux-mĂȘmes et leurs enfants, surtout dans les domaines de lâĂ©ducation, de lâemploi, de la santĂ© ou encore du logement », rappelle la coordonnatrice. Les travailleurs de cet organisme ont su gagner la confiance de plusieurs, qui se sentaient dĂšs lors Ă lâaise pour exprimer ces prĂ©occupations et pour dĂ©crire ces questions sociales comme un motif central de leur dĂ©cision ». Il faut aussi savoir que, contrairement Ă certains qui affichent ouvertement leur anti-vaccination, les personnes ethnoculturelles considĂšrent que leur dĂ©cision de ne pas ĂȘtre vaccinĂ©es reste trĂšs privĂ©e. Ils prennent beaucoup de prĂ©cautions pour assurer leur sĂ©curitĂ© », ajoute-t-elle. Comparer avec ailleurs Le fait de venir dâailleurs permet dâavoir une vitrine sur comment cela se passe dans un autre pays et comment y sont gĂ©rĂ©es les crises. Et dâapporter avec soi une perspective diffĂ©rente sur les Ă©vĂšnements. Au Mexique, le pays a fait ça trois fois lorsquâil a vendu tous les territoires de la plage aux Ă©trangers, il a prĂ©textĂ© une invention dâune maladie influenza et tout le monde est parti. Il y a 10 ou 15 ans. Et le gouvernement en a profitĂ©, on a dĂ©couvert ça lorsquâils nâĂ©taient plus au pouvoir, quâils ont vendu les terrains aux Japonais, aux Canadiens, etc. alors je me dis, peut-ĂȘtre quâici, câest la mĂȘme chose », raconte Juliana. Elle ne regarde pas les nouvelles, ni au Mexique ni ici, et a pris connaissance de la Covid par une collĂšgue du cours de francisation. Je ne connais pas de malade alors peut-ĂȘtre que je suis trĂšs chanceuse. Quand je vais sur Internet, je vois des annonces sur la Covid-19 partout, dans lâautobus et au travail aussi. Peut-ĂȘtre parce que je ne suis pas intĂ©ressĂ©e, alors je ne cherche pas Ă mâinformer sur ça. » Ici, le gouvernement fait des pressions pour quâon se vaccine et il impose des restrictions. Je vis ça comme de la discrimination. Câest stressant et ça me rend triste », relĂšve JosĂ©, 36 ans, originaire de Colombie. Il trouve que pour les 20 ou 30 cas au Canada au dĂ©but de 2020 », les gouvernements se sont empressĂ©s de fermer les frontiĂšres et les commerces. Sâil y avait des morts dans la rue, comme on peut le voir chez moi, je comprendrais plus, mais lĂ je ne comprends pas pourquoi avoir dĂ©clenchĂ© tout ça. Je trouve que ces mesures ne sont pas nĂ©cessaires », tranche le technicien en rĂ©parations informatiques. Et cette comparaison avec le pays dâorigine nourrit la mĂ©fiance. Je me vaccinerai lorsque le gouvernement rendra public tous les documents sur le dĂ©veloppement de ces nouveaux vaccins. Pour lâinstant, jâignore quels sont les effets secondaires et sâil y a eu des morts liĂ©s au vaccin, je nâai pas de donnĂ©es claires et je les cherche », rĂ©sume JosĂ©. On peut noter Ă ce sujet que la liste des ingrĂ©dients est publique, celle des effets secondaires aussi. On peut aussi lire nos articles sur les dĂ©cĂšs et sur les effets secondaires. Bienveillance et confiance Il faut redonner du pouvoir Ă la personne, pour quâelle reprenne confiance dans le fait quâelle est capable de faire des choix pour elle-mĂȘme. LâhĂ©sitation face aux vaccins est exacerbĂ©e par le manque dâautonomie, le discrĂ©dit des institutions, la colĂšre dâĂȘtre dĂ©valorisĂ© et de ne pas ĂȘtre Ă©coutĂ© dans ses questionnements. La plupart des gens ont besoin dâĂȘtre rassurĂ©s», explique le Dr Arnaud Gagneur. Câest Ă lui quâon doit le programme dâintervention EMMIE dans les maternitĂ©s quĂ©bĂ©coises consistant en une sĂ©rie dâentretiens sur la vaccination avec les nouveaux parents, dont nous parlions dans un texte prĂ©cĂ©dent. Les Ă©tudes montrent des amĂ©liorations dans la vaccination des enfants des cohortes rencontrĂ©es. DĂ©cider dâaccepter ou de refuser un vaccin, ce nâest pas blanc ou noir. Il y a beaucoup de nuances et câest un continuum entre des gens qui sont extrĂȘmement convaincus par rapport Ă lâimportance des vaccins, et des gens qui sont fermement opposĂ©s. Entre les deux, il y a tout un groupe de personnes avec diffĂ©rentes attitudes et comportements pour toutes sortes de raisons », rappelle Ăve DubĂ©. Ce nâest pas juste une question de connaissances scientifiques et de craintes par rapport au vaccin, il y a aussi les valeurs, les perceptions du systĂšme de la santĂ©, etc. Il y aurait entre le quart et le tiers de la population qui hĂ©siterait parfois Ă se faire vacciner, ce qui est loin dâĂȘtre marginal. La plupart des personnes hĂ©sitantes vont toutefois finir par se faire vacciner, et il en a Ă©tĂ© ainsi pendant la Covid, mais sans ĂȘtre certaines que câest la bonne dĂ©cision et elles vont rester avec un problĂšme de confiance envers les vaccins. En santĂ© publique, on sâaperçoit que ces personnes risquent alors de refuser de se faire vacciner de nouveau, si on nâest pas capable de bien rĂ©pondre Ă leurs prĂ©occupations », ajoute la chercheuse. Pour instaurer ce nĂ©cessaire dialogue, il faut demeurer Ă lâĂ©coute des hĂ©sitants et ramener un discours sur la vaccination avec des faits scientifiques, et plus de transparence, remarque Ăve DubĂ© Il faut aussi parler des incertitudes et des erreurs qui ont pu ĂȘtre faites dans le dĂ©ploiement de la campagne contre la Covid-19, pour restaurer la confiance envers les vaccins». Avant la prochaine crise sanitaire, il faudra Ă©galement chercher Ă mieux cerner les obstacles et les freins structurels pour les plus vulnĂ©rables dâentre nous afin de rendre lâaccĂšs Ă un systĂšme de soin public plus Ă©quitable et bienveillant quâil ne lâest actuellement. *** Ă travers cette sĂ©rie de reportages, cette recherche de tĂ©moignages de personnes hĂ©sitantes nous a apportĂ© quelques Ă©clairages sur la multitude de raisons qui freinent les individus Ă se faire vacciner craintes, mĂ©fiances, croyances, etc. Mais cette recherche souligne aussi, encore une fois, combien nous nâĂ©tions pas dans le mĂȘme bateau » pour traverser les deux annĂ©es et demi de cette pandĂ©mie. Bien des Ă©cueils inĂ©galitaires pauvretĂ©, langues, etc. restent en travers de notre sortie de crise individuelle et collective. De nombreux enjeux et angles morts â en tout premier lieu, lâaccĂšs aux soins Ă©quitables et bienveillants pour tousâ demeurent et devront ĂȘtre pris en considĂ©ration pour quâensemble, nous puissions rĂ©parer le tissu sociĂ©tal trĂšs polarisĂ© autour de la vaccination. Refaire dialogue et redonner du sens autour de notre systĂšme de santĂ©, autour de la science et de la maniĂšre dont on sâinforme â car les mĂ©dias ont aussi leur part de responsabilitĂ© dans cette polarisation des plus vulnĂ©rables et des marginaux identifiĂ©s comme covidiots ». Câest sans doute une des leçons principales de la crise de la Covid-19. Câest aussi celle du dĂ©bat autour de la vaccination. - Isabelle Burgun Vaccins partir Ă la rencontre des derniers hĂ©sitants La campagne de vaccination nâĂ©tait pas adaptĂ©e aux communautĂ©s et ils ne se sentaient pas interpellĂ©s», confie lâĂ©tudiante Ă la maĂźtrise de santĂ© publique de lâUniversitĂ© McGill, Tammy Bui. Avec 14 de ses collĂšgues Ă©tudiants, en commençant par son complice Nehal Islam, Ă©tudiant Ă la maĂźtrise en Ă©pidĂ©miologie Ă la mĂȘme universitĂ©, elle a lancĂ© lâinitiative WeCanVax. Cette opĂ©ration de promotion de la vaccination Covid Ă lâintention des communautĂ©s de Parc-Extension, un quartier trĂšs multiculturel de MontrĂ©al, a pris son envol en juin 2021 sur les rĂ©seaux sociaux et dans le quartier lui-mĂȘme, par le biais dâaffiches. Des membres de la communautĂ© expliquent en une vingtaine dâaffiches leur raison de se faire vacciner et leur confiance Ă lâĂ©gard des vaccins. Tammy Bui raconte quâelle voulait faire une diffĂ©rence dans la lutte Ă la Covid. Nous sommes des personnes de couleur et nous nous sommes alliĂ©es avec le milieu communautaire de Parc-Extension pour co-dĂ©velopper cette initiative de promotion de la confiance envers les vaccins Covid. » Cette initiative, soutenue par lâAgence canadienne de santĂ© publique, est devenue, depuis, un projet de recherche pour lâĂ©tudiante. Nous avons eu un impact sur du vrai monde et cela va nous permettre une exploration de lâimpact sur les attitudes et comportements quâa eu notre campagne », ajoute Mme Bui. Au sein dâautres quartiers de MontrĂ©al, il y a eu de nombreuses tentatives ciblant spĂ©cifiquement les communautĂ©s. Ă CĂŽte-des-Neiges, un quartier dĂ©favorisĂ© oĂč prĂšs de la moitiĂ© de la population est allophone 46%, lâorganisme de Service dâaide et de rĂ©fĂ©rence aux immigrants SIARI a Ă©tĂ© mobilisĂ© afin de traduire les informations de sensibilisation sur la Covid et sur les vaccins en plus dâune vingtaine de langues. Ces pamphlets ont Ă©tĂ© distribuĂ©s dans les diffĂ©rents CIUSSS de lâĂźle de MontrĂ©al mais aussi lors des initiatives menĂ©es sur le terrain par les brigades mobiles mises en place pour faire de la sensibilisation dans les quartiers plus multiethniques. Ces brigades de proximitĂ© travaillaient en collaboration avec la Croix-Rouge mais aussi avec des professionnels du programme Personnes racisĂ©es, immigrantes et issues des minoritĂ©s ethnoculturelles PRIME. Notre travail est dâinformer mais aussi de rassurer. Nous Ă©laborons des rĂ©ponses dans plus de 16 langues pour clarifier et corriger les mauvaises interprĂ©tations ou la dĂ©sinformation qui circule », relĂšve la Dre Carol Gira Bottger Garcia, de la Brigade prĂ©vention et contrĂŽle des infections de la Direction rĂ©gionale de santĂ© publique de MontrĂ©al, une Ă©quipe formĂ©e dâune quarantaine de mĂ©decins formĂ©s hors QuĂ©bec. Le communautaire en appui Les traductions, les brigades mobiles et les personnes-ressources des communautĂ©s, comme les leaders religieux, ont Ă©tĂ© indispensables pour rejoindre les hĂ©sitants. Cela a Ă©tĂ© trĂšs important pour atteindre les communautĂ©s plus Ă©loignĂ©es de la campagne de santĂ© publique en raison de la langue. La collaboration entre les organismes a Ă©galement Ă©tĂ© essentielle », rapportait la chercheuse du Sherpa, NaĂŻma Bentayab â auteure dâun bilan de la dĂ©marche du plan dâaction Covid de CĂŽte-des-Neiges/NDG. Elle souligne Ă la fois des bons coups â la mise en commun des expertises des diffĂ©rents partenaires comme lâUniversitĂ© de MontrĂ©alâ et des difficultĂ©s comme de trouver du personnel de traduction dans certaines langues et de rejoindre des groupes eux-mĂȘmes diversifiĂ©s les communautĂ©s juives ou des Philippines. Les organismes communautaires ont Ă©tĂ© mobilisĂ©s Ă travers le RĂ©seau des tables de quartiers de MontrĂ©al supportĂ©s par les Fonds Covid » de la Fondation du Grand MontrĂ©al. Ce partenariat, mis en place au printemps-Ă©tĂ© 2020 sous lâimpulsion des grandes fondations, visait Ă soutenir le milieu communautaire local, Ă sensibiliser et accompagner les populations plus vulnĂ©rables dans lâinstauration des gestes barriĂšres et de la vaccination, mais aussi Ă adresser lâinsĂ©curitĂ© alimentaire et la dĂ©tresse issue de la crise sanitaire. Avec 26 plans dâactions mis en place en Ă peine quelques semaines, soutenus par la Fondation du Grand MontrĂ©al, principalement par des Ă©changes sur Zoom, cela a Ă©tĂ© un travail collĂ©gial entre le milieu communautaire et son bailleur de fonds. BĂątir une relation de confiance a Ă©tĂ© trĂšs important en temps de crise avec les organismes et entre organismes», note aussi la conseillĂšre en partenariat communautaire de la Fondation du Grand MontrĂ©al, Sofia Laroussi. SPVM, CIUSSS, Fondation du Grand MontrĂ©al, tables de quartiers et organismes communautaires, il y a eu un maillage pour rendre les quartiers, et leurs populations, plus rĂ©silients en temps de crise. Il y aura des leçons et des façons de faire Ă retirer de tout ça. Cela a Ă©tĂ© un long travail de concertation mais aussi dâĂ©coute et de reconnaissance de lâexpertise du milieu communautaire », soutient la Directrice initiatives stratĂ©giques et partenariats communautaires de la Fondation du Grand MontrĂ©al, Marie-AndrĂ©e Farmer. Du cĂŽtĂ© de la recherche, des donnĂ©es ont Ă©tĂ© recueillies sur lâhĂ©sitation vaccinale et les raisons qui freinent certaines personnes. Le porte-Ă -porte a eu un bon impact. Nous avons plus de connaissances » sur les impacts de la communication des gestes barriĂšres ou la perception des vaccins. Des donnĂ©es recueillies de maniĂšre confidentielle, pour ne stigmatiser personne. Cela nous a permis de dĂ©ployer nos ressources aux bons endroits », ajoute-t-elle. Place Ă lâĂ©coute et au dialogue Sur cette base, un nouveau projet pancanadien MIICOVAC a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© des conseillers formĂ©s Ă la technique dâentretien EMMIE rĂ©pondent par Zoom et sur rendez-vous aux questionnements de la population sur la vaccination Covid. La place est faite Ă lâĂ©coute empathique et au dialogue. LâidĂ©e, ce nâest pas de convaincre la personne, mais de rĂ©pondre Ă ses doutes et ses craintes », rappelle le Dr Gagneur. Les dizaines dâinterventions de son projet EMMIE menĂ©es jusquâĂ prĂ©sent montrent que cela rĂ©pond Ă un besoin. La crise de la Covid a accentuĂ© lâhĂ©sitation, comme de nombreuses Ă©tudes le montrent. Les mesures coercitives appliquĂ©es dans lâurgence ont renforcĂ© la suspicion et lâimage nĂ©gative de la vaccination. Ce durcissement de lâhĂ©sitation vaccinale est devenu un phĂ©nomĂšne de sociĂ©tĂ© majeur, qui dĂ©passe la seule question mĂ©dicale du rapport bĂ©nĂ©fice-risque des vaccins. » *** Ce texte est le dernier de notre sĂ©rie Les hĂ©sitants de la vaccination ». AprĂšs la mĂ©fiance traitĂ©e dans le premier texte, la peur traitĂ©e dans le deuxiĂšme et l'attrait du naturel dans le troisiĂšme il nous restait Ă explorer les angles morts de la campagne de vaccination et Ă revenir sur les pistes de solutions Ă©voquĂ©es dans les textes prĂ©cĂ©dents. On peut aussi lire ou Ă©couter dans le cadre de ce projet 5 mythes sur les personnes non vaccinĂ©es 27 janvier 2022 En audio Non vaccinĂ©s taxer ou chercher Ă comprendre de Je vote pour la science 2 fĂ©vrier 2022 Vaccination se mettre Ă lâĂ©coute de ceux qui hĂ©sitent 24 novembre 2021
Sâil est aujourdâhui possible, en trois clics, de tout apprendre sur Internet, rien ne remplace lâexpĂ©rience dâune vie. Alors, nous avons pris la route vers les montagnes basques pour faire parler ceux qui ont vĂ©cu une transmission. Sur ce territoire se joue aussi en filigrane le besoin de maintenir une identitĂ© vivante. Le rĂ©sultat tient en ces quelques pages mais aussi en quatre Ă©pisodes disponibles dans Ici Sud Ouest, le podcast de tĂ©moignages de la Hastoy, Ă TardetsDans la famille Hastoy, Albert, le pĂšre, fait office de mouton noir » il est le seul Ă ne pas bien maĂźtriser le basque. Ses parents, commerçants Ă Tardets et en lien permanent avec des gens dâailleurs », ne le lui ont pas transmis. CâĂ©tait beaucoup plus important de parler le français que dâapprendre le basque. »MĂȘme Ă©poque, modĂšle inverse Aña, la femme dâAlbert, apprend le basque dĂšs son plus jeune Ăąge et attend son entrĂ©e Ă lâĂ©cole pour commencer Ă parler le français. Le couple donne naissance Ă trois enfants, et une question Ă©vidente se pose comment transmettre le basque avec un pĂšre qui ne le maĂźtrise pas ? La motivation, câĂ©tait de se dire quâon nâallait pas ĂȘtre la gĂ©nĂ©ration qui allait sacrifier cet aspect culturel, que si notre gĂ©nĂ©ration ne se battait pas, ça allait disparaĂźtre. » La maison oĂč, en 1978, les Hastoy ont créé une ikastola, Ă©cole oĂč lâenseignement se fait uniquement en basque. Albert Hastoy Leur solution ? En 1978, ils ont créé une ikastola, Ă©cole oĂč lâenseignement se fait uniquement en basque. Il y avait un grain de folie », commente leur fils Dominique. Dans ces annĂ©es-lĂ , le contexte gĂ©opolitique ne leur est en effet pas favorable des attentats secouent et divisent le Pays basque. Heureusement que ça sâest arrĂȘtĂ©, parce que sinon beaucoup de gens nâauraient pas fait lâeffort dâenvoyer leurs enfants en ikastola », ajoute difficultĂ© Aña est Ă ce moment-lĂ enseignante dans le public ; alors, envoyer ses enfants dans le privĂ© nâa pas vraiment Ă©tĂ© apprĂ©ciĂ©. Les familles de lâĂ©cole publique se sont tournĂ©es contre moi. Ăa a Ă©tĂ© parfois costaud et sĂ©vĂšre⊠» Avec un groupe de parents, les Hastoy se sont accrochĂ©s et ont rĂ©ussi Ă faire vivre cette Ă©cole sans moyens, sans locaux, mais avec beaucoup dâenvie. Plus de trente ans plus tard, lâikastola sâest dĂ©veloppĂ©e, et le basque est de plus en plus enseignĂ© sur tout le territoire. Dominique, lâun des fils, tĂ©moigne Beaucoup de langues ont disparu, mais ici non, et ce nâest pas nous qui casserons la chaĂźne. Comme lâont fait nos parents, câest Ă nous de veiller Ă ce que le basque ait sa place Ă lui. » Albert, lui, sâest amĂ©liorĂ©. Mais je parle plus facilement avec mes petits-enfants, parce quâeux ont la gentillesse de ne pas ironiser⊠», rigole-t-il. La discussion se termine par un chant entonnĂ© en famille et en basque, Chilo, Ă BarcusPour dĂ©guster les plats de la famille Chilo, il faut emprunter une route qui serpente dans les collines de Soule, province secrĂšte du Pays basque, et mĂšne jusquâĂ Barcus, village de 650 habitants. Pierre est cuisinier, et avant lui ses parents. Ses grands-parents aussi Ă©taient aux fourneaux. BientĂŽt, Marina et Arnaud, deux des enfants de Pierre et sa femme, Martine, reprendront sans doute le flambeau. Marina, 36 ans, et son frĂšre Arnaud, 29 ans, reprennent lâaffaire de leurs parents. Nicolas Mollo CâĂ©tait une maison populaire du temps de mes parents, prĂ©cise Pierre. Avant de revenir ici, je travaillais Ă Paris. Jâavais vu dâautres choses, et jâai voulu transformer la maison avec une cuisine plus jeune. La clientĂšle de lâĂ©poque nâĂ©tait pas habituĂ©e Ă ce que je voulais faire. » PassĂ© une pĂ©riode de câĂ©tait mieux avant » murmurĂ©s Ă lâoreille de lâancienne patronne, ils ont su sâimposer et faire de Chilo le synonyme dâune cuisine pour laquelle on se dĂ©place depuis Biarritz ou Pau, situĂ©s Ă plus dâune heure. Ce qui est fabuleux, câest quâil y a de la fraĂźcheur qui arrive »Nouvelle gĂ©nĂ©ration, nouvelle transmission. Elle nâĂ©tait pas Ă©crite par avance Marina, 36 ans, a toujours voulu travailler dans lâhĂŽtellerie-restauration mais a attendu le passage Ă la trentaine pour accepter un retour au bercail. Arnaud, 29 ans et charpentier de formation, est parti longtemps et loin pour mieux revenir. Huit ans entre lâAustralie, la Nouvelle-ZĂ©lande, le Canada, oĂč il a redĂ©couvert lâamour de la cuisine. En 2020, le Covid lâa poussĂ© Ă rentrer Ă Barcus, oĂč il apprend maintenant de son pĂšre. Dans un ping-pong verbal affectueux, Arnaud raconte ainsi Sâil y a des choses que je veux faire et que je sais quâil ne voudra pas, je ne lui dis rien et je les fais quand mĂȘme. Je contourne, et il me contourne aussi, câest un jeu. » Pierre rĂ©torque Je crois que, quand votre fils travaille avec vous, câest vous qui devez trouver le fonctionnement de votre fils. Mais, pour moi, ce qui est fabuleux, câest quâil y a de la fraĂźcheur qui arrive. » AprĂšs huit annĂ©es Ă lâĂ©tranger, Arnaud est rentrĂ© chez lui pour apprendre le mĂ©tier de son pĂšre. Nicolas Mollo Ă vrai dire, cette transmission se passe bien. Dans lâĂ©coute et le respect. Et si on faisait nâimporte quoi, ça serait Ă cause de lâĂ©ducation quâils nous ont donnĂ©e », ironisent les enfants. La transmission, ça demande beaucoup dâĂ©nergie, ajoute Martine. Il faut travailler sur soi pour se dire Je dois lever le pied, parce que, dans dix ans, je ne serai plus aux manettes. » » Avec, ici, une particularitĂ© Câest au-delĂ de transmettre un outil de travail. Au Pays basque, la valeur de transmission a son importance. On ne transmet pas lâ etxe » la maison familiale, NDLR comme ça. Donc, câest un vrai soulagement quâils soient lĂ . »Ferme Beheaborda, Ă MenditteJean-Denis et ThĂ©rĂšse Gorge ont, durant toute leur vie, gĂ©rĂ© une ferme sur les hauteurs de Menditte, dans la province souletine du Pays basque. Leur fille ne voulait pas reprendre lâexploitation, alors, Ă lâapproche de la retraite, ils ont cherchĂ© un agriculteur hors du cadre familial. HĂ©lĂšne, une jeune Bretonne, sâest prĂ©sentĂ©e Ă eux en 2017. Cinq ans aprĂšs, elle loue et gĂšre seule lâexploitation sur laquelle elle a installĂ© un mobil-home. Ă quelques mĂštres, dans sa maison, Jean-Denis continue dâ essayer de vivre malgrĂ© tout » depuis le dĂ©cĂšs de sa femme. Entre HĂ©lĂšne et Jean-Denis, la complicitĂ© est Ă©vidente, mĂȘme sâils concĂšdent On se contrarie parce quâon ne voit pas les choses pareil, mais câest sans se fĂącher. On finit par ĂȘtre dâaccord. Pas sur tout, mais sur beaucoup ! » Il ne faut pas finir esclaves de notre bazar », confie Jean-Denis, heureux quâHĂ©lĂšne ait pris la relĂšve. Nicolas Mollo Pendant un an, HĂ©lĂšne a Ă©tĂ© stagiaire auprĂšs des Gorge. Ăa permettait de voir si, au niveau relationnel, on pouvait devenir voisins, et si Jean-Denis et ThĂ©rĂšse pouvaient prendre du recul sur la ferme pour que je puisse me sentir chez moi. En un an, ça ne se fait pas ; câest avec le temps que ça se travaille. »Petit Ă petit, elle a adaptĂ© la ferme Ă sa vision de lâagriculture en la convertissant en bio et en ne gardant que des brebis, alors que Jean-Denis tenait Ă ses vaches. Il faut se dire que, puisquâon a laissĂ©, il faut quâelle se dĂ©brouille. MĂȘme si elle a tort sur certains trucs, il faut quâelle se rende compte par elle-mĂȘme. »Cinq ans aprĂšs la reprise, lâĂ©quilibre est trouvĂ©. Jean-Denis continue de lâaider mais a rĂ©ussi Ă tourner la page. Ăa ne sert Ă rien de batailler jusquâĂ ĂȘtre handicapĂ© ; autant essayer de profiter de la vie. Il ne faut pas finir esclaves de notre bazar. » Les voisins jasent, eux qui nâauraient jamais laissĂ© la ferme Ă une inconnue », mais peu importe ! Cette transmission a valeur de militantisme. Dans la vision dâHĂ©lĂšne, pour que lâagriculture et le monde paysan continuent, il faut que les fermes soient transmises ». Jean-Denis ajoute On aurait pu louer les terres, mais nous, on voulait que quelquâun y vive, on voulait que ça vive ! » Mission Zurlan, Ă Saint-Ătienne-de-BaĂŻgorryUn jour de 2013, Betti Bidart, gĂ©rant de la charpenterie Zurlan, Ă Saint-Ătienne-de-BaĂŻgorry, sâest retrouvĂ© autour dâune table avec cinq de ses salariĂ©s, le noyau dur qui devait reprendre lâentreprise en sociĂ©tĂ© coopĂ©rative et participative Scop 1. LâidĂ©e de la coopĂ©rative venait de Betti il avait hĂ©ritĂ© lâentreprise de son pĂšre sans ĂȘtre accompagnĂ© et, en voyant lâĂąge de sa retraite approcher, il nâa pas voulu reproduire le schĂ©ma. Les plus belles entreprises, ici, au Pays basque, sont des coopĂ©ratives. Câest un peuple qui rĂ©siste et, pour ça, il faut sâunir, se renforcer. » Betti Bidart a transmis son entreprise Ă ses salariĂ©s, rĂ©unis en coopĂ©rative. Nicolas Mollo AprĂšs un an dâĂ©changes pour parler de la transmission avec les futurs coopĂ©rateurs, rien nâavait avancĂ©. Il y avait un bloc de cinq, et il y avait moi, le vieux, de lâautre cĂŽtĂ©. On Ă©tait systĂ©matiquement en opposition. Jâai rĂ©flĂ©chi et je me suis dit quâils seraient peut-ĂȘtre plus Ă lâaise si je nâĂ©tais pas lĂ . JâĂ©tais censĂ© continuer dans la coopĂ©rative, mais, Ă cette rĂ©union, jâai dit que jâallais tout arrĂȘter », raconte Betti. RĂ©ponse des cinq autres Oui, il vaut mieux. »Bixente Videgain et Xan Curutcharry, maintenant maĂźtre dâĆuvre et dirigeant de Zurlan, Ă©taient de cette discussion. RĂ©unis avec Betti pour raconter cette transmission, ils rient encore de ce souvenir et sont la preuve que lâon peut surmonter une passation mal amorcĂ©e. Jâaurais voulu que quelquâun dise Il faut que tu restes », mais câĂ©tait Ă©vident il fallait que ça change », ajoute Betti. Un constat partagĂ© par Xan Tous les sujets faisaient dĂ©bat. Nous, on voulait sâapproprier vraiment la chose et donc sâaffirmer⊠»Le 4 juillet 2014 devait ĂȘtre lâun des derniers jours de Betti Bidart dans lâentreprise, mais des inondations historiques ont dĂ©vastĂ© lâatelier. Il est alors restĂ© pour aider lâĂ©quipe Ă tout reconstruire. Lâinondation, câĂ©tait un mal pour un bien, reconnaĂźt Bixente Videgain. On a pris du temps pour tout remettre Ă plat. Le 1er juillet 2015, quand on a repris, on Ă©tait bien plus armĂ©s. »Huit ans plus tard, la Scop va bien et sâest mĂȘme agrandie. Betti continue de passer de temps en temps. Xan Curutcharry, lui, est un dirigeant heureux On dit que les gĂ©rants dâentreprise sont seuls, mais pour moi, ça nâest pas le cas. Quand jâai un problĂšme, jâen discute avec les autres associĂ©s, je ne suis jamais seul. »1 Dans ce modĂšle, les salariĂ©s dĂ©tiennent la majoritĂ© des parts et les dĂ©cisions sont prises dĂ©mocratiquement.
Message de CedshireCat Comment puis-je les contacter ? via le formulaire IRCC ou autrement ? Tu ne comprends pas apparemment - Si tu as essayĂ© de les contacter en choisissant Ă chaque fois "Paris", tu n'as pas envoyĂ© ta demande au bon endroit. Tu devais sĂ©lectionner OUI - OUI puis Canada - Centre de traitement des demandes. Est-ce que tu as dĂ©jĂ envoyĂ© un message en ne mettant pas Paris, mais Canada - Centre de traitement des demandes ? Message de CedshireCat Je me doute bien que faire cette demande simultanĂ©e d'AVE pouvait semer le doute. Mais j'aurai bien pu demander cettte AVE pour venir au Canada en visiteur meme si ma demande de PVT est en cours non ? certaines personnes le font pour voir si le pays leur plait puis repartent, et reviennent qq temps plus tad avec leur PVT. Oui, mais ces "certaines personnes" ne sont pas dans des situations aussi particuliĂšres que la tienne. De plus, vu qu'avec leur PVT, elles vont obtenir une AVE, ils n'ont pas forcĂ©ment besoin d'en obtenir une, surtout dans la mesure oĂč autant, partir au Canada tant qu'on n'a pas Ă©tĂ© tirĂ© au sort ne pose pas forcĂ©ment problĂšme, mais que partir au Canada alors que sa demande aprĂšs invitation est en cours de demande est un peu plus problĂ©matique... Message de CedshireCat J'avais fait cette demande d'AVE alors que j'en Ă©tais dĂ©jĂ Ă 5 semaines et qq d'attente, je pensais Ă faire le tour du poteau etc ... pour obtenir l'AVE, j'ai du faire une dĂ©claration de RĂ©vocation de mes droits de RP, mĂȘme si ceux-ci sont pĂ©rimĂ©s depuis 2009. Donc normalement, a l'heure actuelle, j'ai plus mes droits de RP, je demande juste un PVT, j'ai passĂ© toutes les Ă©tapes, on m'aurait dit avant s'il y avait un conflit/probleme du a mon statut de RP passĂ©, non ?! C'est justement lĂ qu'est le problĂšme la "demande de rĂ©vocation de tes droits de RP" liĂ© Ă ton AVE et la demande de ton PVT qui nĂ©cessitait justement une rĂ©vocation de tes droits de RP ont eu lieu Ă peu prĂšs au mĂȘme moment, ce qui a dĂ» créé un problĂšme, un bug dans le systĂšme de fonctionnement des autoritĂ©s. Les autoritĂ©s canadiennes, qu'elles soient au Canada, ou en France, ne traitent pas ta demande, mais des centaines de milliers de demandes en mĂȘme temps travailleurs temporaires, rĂ©sidents permanents.... Ăvidemment, si des demandes entrent en contradiction ou en doublon comme c'est le cas, et bien ça pose problĂšme... Admettons un truc tout bĂȘte j'ignore totalement si ça se passe comme ça ta demande de PVT aurait Ă©tĂ© renvoyĂ©e en traitement Ă Paris puisqu'il fallait une autorisation de revenir sur le territoire canadien. Or, entre temps, ta demande de retour au Canada avec la rĂ©vocation des droits Ă la RP a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e avec ta demande d'AVE. Quand ta demande de PVT arrive Ă Paris parce que ton dossier marque que tu es un ancien rĂ©sident permanent, bah Paris en le recevant, ne comprennent pas, car ta demande a dĂ©jĂ Ă©tĂ© rĂ©voquĂ©e Ă cause de l'AVE. Ta demande passe donc sur le bureau d'un responsable, qui doit vĂ©rifier des trucs sur ta demande, qui doit consulter peut-ĂȘtre d'autres chefs...passer dans les commissions des cas particuliers...Bref, c'est le bordel Si tu n'avais pas demandĂ© l'AVE en mĂȘme temps, ta demande aurait sĂ»rement suivi une procĂ©dure classique, avec des normes de traitement Ă©tablies par les autoritĂ©s canadiennes, un processus spĂ©cifique, qui peuvent prendre certes un peu de temps, mais qui sont normĂ©es et qui sont certes particuliĂšres, mais pour lesquelles il existe des process bien dĂ©finis. Tu dis "J'ai plus mes droits de RP, je veux juste un PVT", mais ça n'est pas aussi simple que ça...Au dĂ©but de ta demande, tu avais des droits de RP. Quand bien mĂȘme tu as fait une autre dĂ©marche, traitĂ©e sĂ»rement par d'autres Ă©quipes, les Ă©quipes d'EIC n'ont peut-ĂȘtre pas connaissance que tu as rĂ©voquĂ© tes droits de RP au cours d'une autre procĂ©dure. Tu n'as pas rĂ©pondu Ă ma derniĂšre question Avais-tu mentionnĂ© Ă l'agent au tĂ©lĂ©pphone que tu avais Ă©tĂ© en RP il y a quelques annĂ©es ? Ou pas ?
Depuis 1977, Jâaime lire propose tous les mois aux 7 Ă 10 ans un roman Ă la fois exigeant et facile Ă lire. Le magazine du groupe Bayard est aujourdâhui le plus lu dans son secteur. TĂ©moignages dâauteurs et dâillustrateurs qui ont fait son succĂšs. Parmi les magazines pour la jeunesse, câest un monument national. Jâaime lire rĂšgne sur le secteur florissant des publications pour les enfants. Avec ses 150 000 exemplaires diffusĂ©s chaque mois, dont 132 000 par abonnements notamment dans les Ă©coles et les bibliothĂšques, le petit livre rouge est le magazine jeunesse le plus lu en France. Il cumule 2,5 millions de lecteurs, selon la derniĂšre livraison de lâĂ©tude Junior connect » dâIpsos. Dans la tranche des 7 Ă 12 ans, le magazine de Bayard Presse La Croix, Notre Temps, Pomme dâApi, Okapi⊠fait mieux que Super Picsou GĂ©ant. Il sâagit de la plus forte audience presse des moins de 20 ans en Europe », avance la rĂ©dactrice en chef, Delphine SauliĂšre. DĂšs le premier numĂ©ro, paru en janvier 1977, Jâaime lire repose sur trois piliers un roman accessible Ă des enfants du primaire, dâabord et surtout, mais aussi des jeux animĂ©s par la mascotte Bonnemine et des bandes dessinĂ©es Tom-Tom et Nana est la plus connue. Ce mĂ©lange a Ă©tĂ© imaginĂ© au sein du groupe Bayard par Jacqueline KerguĂ©no et Anne-Marie de Besombes. La premiĂšre Ă©tait orthophoniste, la seconde, rĂ©dactrice en chef du jeune magazine, connue pour ĂȘtre particuliĂšrement convaincue par la pĂ©dagogie Montessori qui mise sur lâautonomie de lâenfant. Leur but est de proposer aux enfants un magazine fait pour eux, quâils puissent lire tout seuls », rĂ©sume Delphine SauliĂšre. En quarante ans, et avec plus de 480 romans publiĂ©s, Jâaime lire est restĂ© fidĂšle Ă son squelette tout en Ă©voluant, en recrutant de nouveaux talents. LibĂ© retrace lâhistoire du magazine, racontĂ©e par ceux qui lâĂ©crivent et lâillustrent. Nicolas de Hirsching, auteur depuis 1981 Jâai rĂ©ussi Ă placer des passĂ©s simples. » Je viens dâĂ©crire une histoire de PĂšre NoĂ«l qui paraĂźtra en dĂ©cembre. Mais jâai commencĂ© Ă Ă©crire pour Jâaime lire alors que jâĂ©tais instituteur. Jâavais une classe de CP, câĂ©tait Ă la fin des annĂ©es 1970. Il fallait apprendre aux Ă©lĂšves Ă lire et les histoires des manuels Ă©taient archi-nulles, aucun intĂ©rĂȘt. Je me suis mis Ă Ă©crire des histoires adaptĂ©es Ă leur tranche dâĂąge. Elles leur plaisaient, alors peu Ă peu je me suis dit quâelles pourraient ĂȘtre publiables. Je crois quâil existe une affection des lecteurs pour cette collection. Les enfants la gardent, ça reste dans les familles. Je vois des adultes qui me parlent de mes histoires, ça me donne un coup de vieux, mais Ă partir du moment oĂč ils sâen souviennent, câest bon signe. â Nicolas de Hirsching, auteur depuis 1981 Ă ce moment-lĂ , des petits romans faciles Ă lire et pas cucul, ça nâexistait quasiment nulle part ailleurs que chez Jâaime lire. Jâai eu de la chance, ils ont acceptĂ© mon premier manuscrit. Jâai fait pour eux Le navire ensorcelĂ© [1981] puis Le mot interdit [1982]. Celui-lĂ a Ă©tĂ© un best-seller qui continue aujourdâhui encore Ă me nourrir ! Il a Ă©tĂ© Ă©ditĂ© en format roman seul, et je crois quâon est dĂ©jĂ Ă la 36e Ă©dition. Depuis, jâai Ă©crit une vingtaine de textes pour Jâaime lire. Lâunivers des textes publiĂ©s par le magazine est trĂšs variĂ© il y a autant de romans historiques que de science-fiction, dâhumour, de vie quotidienne⊠En revanche, la rĂ©daction est trĂšs pointilleuse sur le style il faut que cela soit facilement lisible, que les phrases ne soient pas trop alambiquĂ©es. Il y avait des bagarres sur des points de dĂ©tail, sur des passages quâils jugeaient difficiles. Jâaime lire proscrit par exemple le passĂ© simple. Jâai rĂ©ussi Ă en placer, mais en luttant un peu. Ă lâĂ©poque, mes Ă©lĂšves Ă©taient mes cobayes, je leur racontais toujours mes histoires avant. Ă leur attitude, je voyais les passages qui marchaient ou pas. Jâavais un retour direct. La touche Jâaime lire, câest des histoires quâon commence et quâon veut finir ; il y a quand mĂȘme la recherche dâune certaine efficacitĂ©. Le but, câest que le lecteur ait envie dâaller jusquâau bout et pas de passer sur sa tablette. La recette tient au texte, bien entendu, mais aussi aux illustrations, trĂšs bien pensĂ©es, et Ă la typo, lisible. La prĂ©sentation est trĂšs importante pour des enfants de lâĂąge visĂ©. Je crois quâil y existe une affection des lecteurs pour cette collection. Les enfants la gardent, ça reste dans les familles. Je vois des adultes qui me parlent de mes histoires. Ăa me donne un coup de vieux, mais Ă partir du moment oĂč ils sâen souviennent, câest bon signe. » FrĂ©dĂ©ric Joos, illustrateur depuis 1993 La colonne vertĂ©brale nâa pas bougĂ© depuis le premier numĂ©ro. » Jâai commencĂ© Ă aller dĂ©marcher des Ă©diteurs Ă Paris Ă la fin des annĂ©es 1980, avec mon carton Ă dessins sous le bras. Mais Bayard nâavait pas voulu de moi. Et les Ă©ditions Milan non plus. Ils mâavaient dit âCela ne nous intĂ©resse pas, allez voir Bayard !â Mais quelques mois aprĂšs, Milan mâa rappelĂ©, puis Bayard, sans doute pour dĂ©panner. Bref, jâai commencĂ© un peu de façon inattendue. Depuis, je nâai jamais arrĂȘtĂ© de collaborer avec Jâaime lire. Quelques exemples Un livre pour Rose-Marie [1993], JournĂ©e poubelle pour GaĂ«lle [1995], Damien et la photo magique [1995] et toute la sĂ©rie des livres sur âlâespionne-â [Ă partir de 2001]. Quand on mâappelle, câest quâil y a eu une rĂ©flexion en amont, câest parce quâon pense que mon dessin correspond Ă lâesprit du rĂ©cit. VoilĂ comment ça marche une histoire est proposĂ©e Ă la rĂ©daction de Jâaime lire, qui a une liste dâillustrateurs Ă sa disposition, dans laquelle ils cherchent celui qui pourrait sâadapter au mieux. Je crois que câest aussi simple que ça. Mon dessin va du poĂ©tique Ă lâhumour, avec de la tendresse. Mon style nâest pas trĂšs actuel je dessine le trait Ă lâencre de Chine et mes couleurs, Ă lâaquarelle. Beaucoup de jeunes illustrateurs font leurs couleurs Ă lâordinateur. Pour moi, le succĂšs deJâaime lire tient essentiellement Ă sa formule, une crĂ©ation pensĂ©e pour les jeunes lecteurs, qui tient dans la poche, avec plein de rubriques entre le roman, les jeux, les bĂ©dĂ©s, les astuces, la recette de cuisine, câest trĂšs complet. Ils rĂ©actualisent rĂ©guliĂšrement le magazine, mais la colonne vertĂ©brale nâa pas bougĂ© depuis le premier numĂ©ro. Je pense aussi quâils savent faire le bon choix dâauteurs et dâillustrateurs. Jâai reçu parfois des lettres trĂšs Ă©logieuses de petits lecteurs, avec des dessins, câest trĂšs touchant, notamment pour La maĂźtresse est amoureuse[1998]. Ăa avait beaucoup plu â dĂšs que vous mettez âamoureuxâ dans le titre, ça marche. » Michelle Montmoulineix, auteure depuis 2007 Il faut que le hĂ©ros gagne quelque chose. » Dans les annĂ©es 2000, jâavais dĂ©jĂ Ă©crit un album chez Albin Michel, qui avait bien marchĂ©. Jâavais diffĂ©rents textes que je voulais publier. Les retours des Ă©diteurs Ă©taient trĂšs lents, alors je me suis dit pourquoi pas essayer la presse ? Mes enfants Ă©taient abonnĂ©s Ă Jâaime lire. Jâai regardĂ© lâours, jâai appelĂ© Christophe Nicolas, qui Ă©tait alors responsable des romans pour le magazine. Il a tout simplement rĂ©pondu au tĂ©lĂ©phone, et on a pu discuter. CâĂ©tait magique. Il sâest montrĂ© intĂ©ressĂ©, jâai envoyĂ© des textes, mais ce nâĂ©tait pas exactement ce quâil cherchait. Jâai renvoyĂ© dâautres propositions, et ça a marchĂ© avec Les chats anglais [paru en 2007]. Câest le magazine de rĂ©fĂ©rence pour les enfants, alors câest bien agrĂ©able pour un auteur jeunesse dây ĂȘtre publiĂ©. Jâai un univers trĂšs onirique, avec peu dâaction. Ce qui me plaĂźt, ce sont les histoires pas forcĂ©ment drĂŽles, voire pessimistes. Pour Jâaime lire, au contraire, Christophe Nicolas mâa expliquĂ© quâil fallait que le hĂ©ros gagne quelque chose, quâil soit acteur de son histoire. Il voulait clairement de la narration. Les chats anglais ont reçu le Prix des lecteurs dĂ©cernĂ© tous les ans, le Bonnemine dâargent, et Les bestioles [2009], le Bonnemine dâor. MalgrĂ© tout, proposer un texte restait un parcours du combattant il y a dâabord le choix des Ă©diteurs, mais aussi les remarques dâune orthophoniste qui a un droit de regard sur la difficultĂ© du texte, enfin une rĂ©union avec des commerciaux qui donnent leur avis. Jâavais proposĂ© par exemple un texte un peu politique, qui parlait du statut de la fille au Maroc, qui nâa pas Ă©tĂ© retenu. Jâaime lire a un gros tirage, et est souvent considĂ©rĂ© comme un outil pĂ©dagogique, donc ça peut impliquer une certaine abrasion du texte, pour que ça passe. Un texte pour Jâaime lire doit aussi rĂ©pondre Ă une certaine taille 15 000 signes, divisibles en chapitre. Et puis il faut du tempo, du rythme. Il faut que ça soit simple. On sâadresse Ă un Ăąge pour lequel on veut que ça soit clair. Aujourdâhui, je trouve que ça peut ĂȘtre un peu dĂ©charnĂ©, trop narratif. Moi, ce qui mâintĂ©resse, câest la littĂ©rature, pas forcĂ©ment le rĂ©cit pur. Est-ce quâon veut conduire les enfants vers la littĂ©rature ou simplement vers la lecture ? Ce nâest pas la mĂȘme chose. Le magazine doit faire une navigation difficile entre choisir des auteurs de qualitĂ© et rester un grand vaisseau qui a le vent en poupe. » AurĂ©lie Neyret, illustratrice depuis 2010 JâĂ©tais abonnĂ©e quand jâĂ©tais petite. » Jâai commencĂ© Ă travailler pour Jâaime lire Ă mes dĂ©buts en 2010, jâai illustrĂ© Follette exagĂšre et Follette sâentĂȘte [de Marie Vaudescal]. Jâavais envoyĂ© un portfolio en ligne Ă Bayard, et jâĂ©tais supercontente dâĂȘtre appelĂ©e. Jâaime lire, jâĂ©tais abonnĂ©e quand jâĂ©tais petite. Je me souviens dâune histoire de sorciĂšre que jâai relue plein de fois. Travailler pour le magazine, câest comme si la boucle Ă©tait bouclĂ©e. Je me suis mis un peu la pression câest un titre superconnu, plein de gens allaient voir le rĂ©sultat. Mais tout sâest trĂšs bien passĂ© et le travail avec Bayard Ă©tait trĂšs dĂ©tendu. Jâaime lire respecte les diffĂ©rents styles des auteurs avec lesquels ils travaillent. Pour moi, câest une des recettes du succĂšs chaque mois, une histoire diffĂ©rente et un dessinateur diffĂ©rent. Il y en a pour tous les goĂ»ts avec le gage dâune certaine qualitĂ©. Pour les dessinateurs, cela offre une grosse visibilitĂ©. Il y a un cĂŽtĂ© boule de neige. Faire un Jâaime lire, ça peut dĂ©boucher sur dâautres clients, dâautres Ă©diteurs. Câest un bon atout Ă mettre dans sa poche. Jâai illustrĂ© Les trois Ă©toiles pour le numĂ©ro de NoĂ«l [Ă©crit par GwĂ©naĂ«lle Boulet et paru en dĂ©cembre 2016], câĂ©tait trĂšs audacieux parce quâils ne sont pas tombĂ©s dans le truc classique avec le PĂšre NoĂ«l. CâĂ©tait lâhistoire superforte dâune famille syrienne qui fuyait la guerre et arrivait en France. Ce numĂ©ro a fait beaucoup parler ; la rĂ©daction a reçu plein de lettres, des avis nĂ©gatifs qui disaient que Jâaime lire faisait lâapologie de lâimmigration clandestine, mais aussi beaucoup de retours qui faisaient plaisir. Jâaime lire mâa transmis une lettre dâune jeune lectrice qui disait quâelle avait trop aimĂ© ce numĂ©ro, quâelle lâavait apportĂ© dans sa classe et quâil faudrait lâenvoyer Ă Marine Le Pen. » Ă voir en vidĂ©o
DĂ©couvrez ces expressions que nous utilisons depuis notre plus jeune Ăąge. Certaines ont tellement imprĂ©gnĂ© notre culture quâon ne soupçonne pas quâelles puissent avoir une origine arme Ă double tranchantCette arme en question reprĂ©sente au sens figurĂ© un atout utilisĂ© contre une personne mais qui risque de se retourner contre celui qui lâemploie. Lâexpression a sĂ©duit Sigmund Freud qui, sâinsurgeant contre un dĂ©tournement aberrant et abusif de ses dĂ©couvertes dans les tribunaux, affirmait quâen justice la psychologie est une arme Ă double tranchant » car elle permet de dĂ©fendre des thĂšses contraires. Il sâinspirait lĂ des propos de lâavocat de la dĂ©fense dans Les frĂšres Karamazov, le cĂ©lĂšbre roman de de lâarme Ă double tranchant est utilisĂ©e Ă plusieurs reprises dans la Bible, dans un sens diffĂ©rent, et notamment pour dĂ©crire la parole de Dieu Elle est vivante, la parole de Dieu, Ă©nergique et plus coupante quâune Ă©pĂ©e Ă deux tranchants ; elle va jusquâau point de partage de lâĂąme et de lâesprit, des jointures et des moelles ; elle juge des intentions et des pensĂ©es du cĆur. » He 4, 12Lire aussi Ces expressions qui ont une origine biblique Passer au crible »Une parole puissante et crĂ©atriceSi la parole de Dieu est ainsi prĂ©sentĂ©e, aussi tranchante, ce nâest pas dans un but de violence ou de mort, mais au contraire pour affirmer sa puissance et sa force elle perce les cĆurs endurcis, les cuirasses dâorgueil, dâĂ©goĂŻsme, de mensonge que nous nous forgeons, elle sonde les ĂȘtres humains jusquâau plus profond dâeux-mĂȘmes et les met Ă nu. Elle nous remet en question avec nos certitudes et nos fiertĂ©s, elle nous met face Ă nos actes, nos paroles et nos pensĂ©es aussi secrĂštes soient-elles. Rien nâest cachĂ© pour Dieu !CrĂ©atrice, elle donne la vie, câest elle qui est Ă lâorigine de la lumiĂšre Dieu dit âQue la lumiĂšre soit.â Et la lumiĂšre fut. » â Gn 1, 3 câest elle qui sĂ©pare le firmament des eaux Et Dieu dit âQuâil y ait un firmament au milieu des eaux, et quâil sĂ©pare les eauxâ â Gn 1, 6 ⊠Cette parole crĂ©atrice est devenue chair comme nous lâapprend lâĂvangile de saint Jean Et le Verbe sâest fait chair ⊠» â Jn 1, 14 JĂ©sus est la Parole Ă©ternelle qui sâest faite homme sujet Ă la aussi Ces expressions qui ont une origine biblique Soulever un tollĂ© »Elle entre en nous en profondeur et va jusquâau fond de notre cĆur. En ce sens, elle nous transforme et fait de nous des ĂȘtres nouveaux car elle signifie le salut pour ceux qui lâont reçue et croient en elle Mais Ă tous ceux qui lâont reçu, il a donnĂ© de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom ». Jn 1, 12.Câest sur cette parole, vivante et pleine de force, quâest fondĂ©e lâĂglise, elle en naĂźt et en vit, rappelait le pape BenoĂźt XVI dans son exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini. Tout au long des siĂšcles de son histoire, le Peuple de Dieu a toujours trouvĂ© en elle sa force et aujourdâhui encore la communautĂ© ecclĂ©siale grandit dans lâĂ©coute, dans la cĂ©lĂ©bration et dans lâĂ©tude de la Parole de Dieu. » Comme le rĂ©sume le DeutĂ©ronome Ce nâest pas une parole creuse, extĂ©rieure Ă vous câest votre vie » Dt 32, 47 !
a tous ceux qui l ont reçu